Francis Kupka

« Les hommes sont la nature prenant conscience d'elle-même. »

Frantisek Kupka

Précurseur de l’art abstrait, le peintre Frantisek Kupka n’a cependant jamais voulu appartenir à un courant pictural. Indépendant et visionnaire, il a sans cesse recherché de nouvelles techniques pour parfaire son œuvre. Putéolien de cœur, Kupka a choisi notre ville pour créer l’école de Puteaux.

Précurseur de la peinture abstraite, Kupka a poursuivi inlassablement ses recherches sur la forme et la couleur. Le peintre s’exprime d’abord par un art réaliste et se fera connaître par ses nombreuses illustrations anarchistes commandées par les revues satiriques de l’époque. Sa recherche picturale lui ouvre les portes de la peinture non-figurative tout en l’isolant des nouvelles modes cubistes, expressionnistes et futuristes. Auteur du premier tableau abstrait (Fugue en deux couleurs), jamais exposé en France et de la première toile abstraite achetée par le Musée National d’Art Moderne, Kupka était un artiste visionnaire.

Né en 1871, dans une famille modeste de Bohème, Kupka montre dès son plus jeune âge son intérêt pour les arts. Il entre à l’Académie de Prague et perfectionne ses connaissances et sa technique. Une fois son diplôme en poche, il part pour Vienne, foyer artistique de son temps, et suit encore des cours tout en complétant son éducation avec des ouvrages de philosophie et d’occultisme. Il commence à peindre et sa toile Le dernier rêve de Heine mourant (1893) lui construit une réputation et attire quelques commandes.

Il poursuit ses voyages, s'installe à Paris dans le quartier de Montmartre et réalise des affiches. Il est fasciné par le mysticisme que l'on retrouve dans Les Nénuphars (1900) ou La Femme devant un Miroir (1903). Il y exprime des tendances à la fois symbolistes et sensualistes.

Kupka, le Putéolien

Kupka s’installe à Puteaux en 1906. Parmi les habitants de sa nouvelle ville, il rencontre d’autres artistes cubistes comme Metzinger, Picabia ou Villon et crée avec eux l’école de Puteaux.

L’artiste suit des cours à la Sorbonne en sciences naturelles pour maîtriser parfaitement son art et se consacre alors à ses recherches sur les corps, les déformations, la couleur et part sur les chemins de l’abstraction pure.

En 1909, il peint Le Premier pas, sa première œuvre totalement abstraite. C’est aussi le moment où apparaissent chez Kupka les premières structures verticales et géométriques, sans perspective. Refusant d'être rattaché au mouvement pictural cubiste, Kupka défend sa position de précurseur de la peinture de l'époque et se tient à distance. Après la Première Guerre mondiale, il écrit La Création dans les Arts Plastiques, livre majeur pour la compréhension de la peinture abstraite.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’œuvre de Kupka commence à être reconnue. En 1936, il est représenté à la grande exposition Cubisme et Art Abstrait du Musée d'Art Moderne de New York.

La fin de sa vie est marquée par les plus importantes peintures de sa carrière : Plans Mobiles (1950), Autre Construction (1953). Le Musée d'Art Moderne de New York acquiert plusieurs de ses toiles et reconnaît en lui un peintre majeur, aussi important que Kandinsky ou Mondrian. Kupka meurt dans sa maison putéolienne du 7 rue Lemaître en 1957. L'année suivante, le Musée National d'Art Moderne de Paris réalise une grande exposition rétrospective prouvant ainsi la reconnaissance de son génie et de sa passion créatrice.